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Épilation définitive : une mode sans danger ?

Il est loin le temps où les poils étaient à la mode et où nous les exhibions sans la moindre gêne !

Plus qu’une norme sociétale, c’est une véritable dictature esthétique que nous subissons aujourd’hui, celle de l’anti-poil.

D’ailleurs, je vous mets au défi de sortir dans la rue et d’exposer des jambes non épilées ou de porter un débardeur avec des aisselles poilues. Inesthétique, disgracieux, gênant… le poil n’est plus le bienvenu dans notre société.

Nous sommes même prêts à lui faire la peau définitivement ! Pour nous aider dans cette bataille acharnée, deux méthodes existent aujourd’hui : l’épilation au laser et l’épilation à la lumière pulsée. Nous sommes de plus en plus à passer ce cap, mais ces méthodes sont-elles sans danger ?

Les poils sous les feux des projecteurs

Bien que différentes, l’épilation au laser et l’épilation à la lumière pulsée s’appuient sur la même méthode : la photo-épilation. Il s’agit d’envoyer de la lumière sur le bulbe du poil pour le chauffer et le tuer.

Le laser a l’avantage de produire une lumière d’une seule longueur d’onde, ce qui le rend extrêmement précis.

La lumière pulsée, lampe flash ou IPL (intense pulsed light), envoie un spectre lumineux plus large avant de le filtrer pour ne conserver que la longueur d’onde absorbée par la mélanine, le pigment de la peau et des poils. Une fois absorbé, le rayon lumineux se transforme en chaleur et détruit le poil.

Laser ou lampe flash, il vous faudra compter six à huit séances afin d’obtenir des résultats concluants. Ces séances sont en principe espacées de deux à quatre semaines pour le laser et de six à huit semaines pour la lampe flash.

Le coût d’une séance se chiffre en général entre 150 et 200 euros selon la zone épilée. Un investissement onéreux qui débouche rarement sur une épilation 100 % définitive !

Pour une « bonne » épilation au laser, on parle généralement d’une diminution de 80 à 90 % des poils.

En ce qui concerne la lampe flash, on se gardera de parler d’« épilation définitive » et on préférera le terme « épilation durable ». À noter que les lampes flash très modernes se rapprochent des résultats obtenus par le laser.

Une épilation à double tranchant

Ces méthodes ne fonctionnent pas sur tous les types de poils ni sur tous les types de peau. Sur les poils clairs, vous risquez par exemple d’obtenir des résultats fort décevants.

Pire, ces méthodes peuvent même devenir dangereuses !

Elles sont notamment déconseillées pour les peaux mates qui contiennent beaucoup de mélanine et ont donc un risque important d’être brûlées. À condition que l’épilation soit réalisée dans de bonnes conditions, ce sont les peaux claires avec des poils foncés qui ont les meilleures chances d’obtenir d’excellents résultats.

Pour une épilation au laser, l’intensité de l’énergie projetée dépend de la couleur de la peau et du poil et de l’épaisseur de ce dernier. Une analyse de ces trois éléments est nécessaire avant de démarrer le traitement et tout au long du traitement, car si la personne s’est exposée au soleil entre deux séances, la couleur de sa peau aura changé !

Cette technique d’épilation demande donc un ajustement constant de la part du professionnel qui doit être un médecin, puisque l’épilation au laser est un acte médical ! Une esthéticienne n’a donc pas le droit d’utiliser le laser, sauf si elle exerce sous le contrôle d’un médecin.

À en croire certains témoignages, la pratique est parfois bien différente de la théorie : il arrive que certains médecins réalisent la première consultation et que l’esthéticienne prenne le relais pendant le reste du traitement, sans jamais réévaluer l’intensité de la lumière.

Si la patiente oublie de préciser qu’elle a bronzé entre deux séances, la brûlure est vite arrivée, laissant parfois une cicatrice à vie… Il est donc recommandé de pratiquer l’épilation au laser en hiver, en dehors des périodes d’exposition au soleil.

Quand on ne la maîtrise pas, l’épilation à la lumière pulsée peut être tout aussi dangereuse. De nombreux cas de brûlures superficielles ou de cicatrices permanentes ont été répertoriés en Suisse selon l’émission À Bon Entendeur « Les dessous de l’épilation définitive » [1]. La faute à un vide juridique : la loi helvétique n’oblige pas encore les esthéticiennes à se former avant de recourir à l’utilisation des lampes flash… Si l’épilation à lumière pulsée est déjà considérée comme un acte médical en France, il arrive néanmoins que certains instituts la pratiquent en toute illégalité ou de façon peu professionnelle [2].

Avis aux intéressé(e)s

Si vous souhaitez vous lancer, vous devez redoubler de vigilance et vous orienter vers un cabinet compétent avec un personnel formé. Renseignez-vous auprès d’un médecin sur les contre-indications liées au laser et à la lampe flash, car elles sont nombreuses : tatouages, grains de beauté, cicatrices, peaux mates, poils clairs, zones du visage, traitement contre l’acné, prise de médicaments photosensibilisants, troubles hormonaux, grossesse, allaitement… et même alimentation riche en vitamine A ou bêtacarotène car elle augmente la photosensibilisation de la peau.

N’oubliez pas que ces techniques n’ont rien de naturel et que le poil a avant tout, une fonction biologique. Il nous protège du froid et régule la température de notre corps. Sa destruction est-elle sans risque ? Que sait-on des effets secondaires de ces méthodes sur le long terme ? Une chose est sûre, le poil délimite aujourd’hui clairement le contour de la beauté naturelle en attendant le jour où l’on pourra faire coexister le concept de beauté avec celui de pilosité.

Et vous, avez-vous déjà essayé les méthodes mentionnées ci-dessus ou connaissez-vous d’autres techniques d’épilation définitive? N’hésitez pas à les partager avec nous en cliquant ici.

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