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Cosmos, la nouvelle promesse des cosmétiques bio

produit cosmétique présenté de façon original

Avez-vous eu vent de la nouvelle qui a secoué le monde des cosmétiques bio ? Depuis le 1er janvier 2017, les produits de beauté déjà certifiés bio par certains des labels les plus connus doivent désormais être conformes au référentiel européen Cosmos (Cosmetic organic standard). Ce label se veut une référence commune en matière de cosmétique biologique sur tout le continent européen ! Bonne ou mauvaise nouvelle ?

Il faut le reconnaître, jusqu’à présent, c’est plutôt la pagaille sur la planète des labels bio. Sur ce marché du naturel en plein essor, les marques de cosmétiques bio se sont multipliées et les labels ont proliféré. On connaît par exemple Cosmébio, Natrue, Ecocert ou encore BDIH, pour ne citer que les principaux. Le hic ? Au royaume des cosmétiques bio, chacun fait sa loi ! Résultat : on ne sait plus à quel bio se vouer !

Afin d’offrir des garanties identiques aux consommateurs, cinq grands noms de la cosmétique biologique et naturelle – BDIH (Allemagne), Cosmébio (France), Ecocert Greenlife SAS (France), ICEA (Italie) et Soil Association (Grande Bretagne) – ont décidé de créer un standard européen. Ils ont « fondu » leur charte en une seule, dénommée « COSMOS ». Depuis le 1er janvier 2017, les marques de cosmétiques certifiés bio par l’un de ces acteurs n’ont donc plus le choix. Si elles souhaitent être conformes au référentiel européen Cosmos, elles doivent respecter deux nouvelles exigences : augmenter la teneur en ingrédients bio de 10 à 20 % (eau non comprise [1]) et utiliser uniquement des ingrédients biodégradables et recyclables.

Cette nouvelle réglementation est donc plutôt positive. Sachez toutefois qu’elle ne s’applique pas d’office à toutes les marques de cosmétiques naturels. Elle est rendue obligatoire uniquement pour les sociétés adhérentes ou certifiées par les cinq membres fondateurs cités ci-dessus, ce qui représente tout de même plus de 2 000 marques distribuées dans plus de 50 pays, soit environ 45 000 produits cosmétiques. Autrement dit, 85 % des cosmétiques bio dans le monde porteront désormais la garantie Cosmos. Cela va-t-il simplifier la vie des consommateurs ? J’en ai discuté avec Julien Kaibeck et voici son point de vue :

« La Mention Cosmos, c’est un peu comme l’Euro, mais c’est raté car l’Euro a bel et bien remplacé le franc et les marks, alors qu’ici ce n’est pas le cas. Cosmos ne fait que se rajouter à des labels existants. Par ailleurs, d’autres labels comme Natrue, USDA ou Nature&Progrès continuent parallèlement.

Je préfère la Mention Slow Cosmétique [2] qui n’est pas vraiment un label. Elle félicite un produit comme le Guide Michelin donne une étoile à un restaurant. Ce n’est pas un label mais c’est un gage de qualité écologique et sanitaire, et cela ne concerne pas que la formule. »

Petit bémol donc pour Cosmos. Si les anciens labels continuent à subsister, Cosmos ne faisant office que de mention supplémentaire aux côtés des logos nationaux, pas certain que l’on y gagne en lisibilité.

Pour corser un peu les choses, il n’y aura pas une mais deux mentions Cosmos selon le degré de certification : Cosmos natural et Cosmos organic. Vous êtes perdus ? Je vous rassure, moi aussi. Pour faire simple, la référence Cosmos organic figurera sur les produits contenant un pourcentage minimum d’ingrédients biologiques alors que les produits se conformant à tous les aspects du référentiel [3] mais sans minimum d’ingrédients biologiques porteront l’étiquette Cosmos natural. Plus souple, cette dernière mention permet de garantir la survie des petites marques qui misent plus volontiers sur les produits naturels probablement moins onéreux, mais je suis prête à parier qu’elle sème déjà le trouble dans l’esprit des consommateurs…

A-t-on réellement gagné en simplicité ? Rien n’est moins sûr. Lisez donc toujours la liste INCI de vos cosmétiques avant de les acheter, faites-vous aider par des organismes comme l’Association Slow Cosmétique [4], ou fabriquez vos cosmétiques maison. Là au moins, vous saurez précisément si ce que vous appliquez sur votre peau est bio ou non.

Amicalement,

Manon Lambesc

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