Des pesticides dans les mèches de cheveux des Parisiennes

Qu’elles sont belles, les Parisiennes ! Ce n’est pas un hasard si elles sont considérées comme les icônes de l’élégance dans le monde entier. Et pourtant, quand on les regarde de plus près, le tableau n’est pas si joli que ça !

Des barils de poison ambulants

Regardons leurs cheveux, par exemple. Pas vraiment l’éclat resplendissant que les fabricants de shampoing veulent nous vendre… Ils sont infestés de substances toxiques, des produits vendus dans de gros barils en métal sur lesquels sont apposés des triangles jaune et noir avec une tête de mort, et qui servent dans les champs pour tuer les mauvaises herbes ou exterminer les animaux nuisibles…

C’est une étude de l’association Générations Futures qui a permis de montrer l’effrayante présence de pesticides dans la chevelure de ces jeunes femmes [1]. L’enquête a ciblé des femmes de 18 à 44 ans, vivant et travaillant en région parisienne. Des échantillons de cheveux ont été prélevés dans les 5 premiers centimètres à partir du cuir chevelu. Un laboratoire de recherche spécialisé les a ensuite analysés.

L’association qui a commandé le sondage souhaitait mettre en évidence la présence de perturbateurs endocriniens (PE). 64 molécules suspectées d’être des PE ont ainsi été recherchées dont 54 pesticides PE. Dans une lettre récente, j’ai d’ailleurs attiré votre attention sur ces substances : Cosmétiques : la famille dont il faut se méfier à tout prix ! Vous pouvez retrouver cette lettre en cliquant ici.

Rien que leur nom fait peur !

Les résultats de l’étude sont saisissants : dans les 28 échantillons de cheveux testés, 598 résidus de PE ont été retrouvés, soit une moyenne de 21 résidus par mèche de cheveux !

Sans qu’elles aient pu s’en douter, ces femmes qui ne travaillent pourtant pas dans l’industrie chimique et encore moins dans des exploitations agricoles, se retrouvent exposées à des cocktails de molécules vraiment nocives.

Certaines de ces substances ont été retrouvées dans TOUTES les mèches de cheveux prélevées : 5 insecticides, 1 fongicide, 1 herbicide. Rien que leur nom est effrayant, d’autant que ces substances sont pour certaines… interdites en France :

  • 3-PBA (métabolite de pyréthrinoïdes) : les pyréthrinoïdes (ou pyréthrines de synthèse) sont des insecticides autorisés en agriculture (principalement céréales et dans les lieux de stockages des grains), au jardin (principalement sur les rosiers contre les pucerons) et en biocide (pour des usages domestiques contre les puces et autres).
  • DEP (métabolite d’insecticide organophosphoré non spécifique).
  • DETP (métabolite d’insecticide organophosphoré non spécifique).
  • Gamma HCH (lindane) : insecticide organochloré inscrit à l’Annexe A de la convention de Stockholm. Il est interdit dans l’UE et en France depuis 2007.
  • Hexachlorobenzène (HCB) : composé organique aromatique dérivant du benzène, utilisé en agriculture comme fongicide avant d’être interdit par la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants.
  • PNP (métabolite de Parathion ethyl et parathion methyl) : tous deux sont des insecticides. Le parathion est connu pour faire partie de la dirty dozen ou douzaine de polluants majeurs à l’échelle mondiale, selon la Convention de Rotterdam. Le Parathion Ethyl est interdit d’usage agricole en France depuis 2001 et le Methyl depuis 2003.
  • Trifluraline : herbicide interdit en agriculture depuis 2009. Il était largement utilisé sur le colza.

« Ces résultats montrent une contamination généralisée de ces femmes en âge d’avoir des enfants, ce qui nous inquiète énormément sur de possibles effets qui pourraient apparaître plus tard dans la vie des enfants de ces femmes », explique un porte-parole de l’association Générations futures.

« Toutefois des différences importantes existent entre les personnes, ce qui montre que leur environnement et/ou leur alimentation jouent un rôle important dans leur niveau d’exposition aux perturbateurs endocriniens. »

Voilà en tous cas une nouvelle raison de ne plus rajouter de cochonneries dans nos cheveux ! Ils sont déjà bien servis…

 

 

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[1] Enquête EXPPERT 4 : EXPosition aux PERTurbateurs endocriniens : Quelles expositions aux perturbateurs endocriniens pour des Franciliennes en âge de procréer ? – Générations futures, Mars 2015.

 


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Sylvain
Sylvain
6 années il y a

La réputation de beauté et d’élégance des Parisiennes vient de la Belle époque.

Depuis, c’est devenu une légende

Depuis, il faut avoir un peu voyagé pour constater que cette réputation ne concerne qu’un groupe réduit.

Pour trouver des belles femmes et bien habillées il faut aller à Kiev, à Rome ou dans certaines capitales latino-américaines et là, ou pourra comparer.